Au coeur du quartier de Rossatière, à l'annonce de l'automne pour une durée d'environ un mois, nous avons le plaisir d'humer les senteurs d'arôme aux abords de l'alambic.
Devant cette machinerie de distillerie montée sur un plateau agricole, nous avons toujours le plaisir de rencontrer deux fidèles distillateurs sur la commune; Louis Boiton et Cédric Moyroud travaillent quotidiennement pendant cette période à l'alambic pour obtenir des alcools à partir de fruits divers.
De nos jours, au niveau national, les bouilleurs de crus avec leur alambic deviennent de plus en plus rares. Depuis une loi de 1959, ce privilège ne peut plus se transmettre comme autrefois de père en fils.
Chaque année, on voit plusieurs d'entre eux disparaître et leur privilège s'éteindre avec eux. C'est ainsi qu'en 2001, le conseil municipal décida après enquête auprès de la population mottiéroise, d'appeler cette portion de route "route de l'alambic" pour laisser un souvenir aux futures générations.
LE PRINCIPE DE LA DISTILLATION
Le mélange aqueux et alcoolisé (vin, moût, bière, fruits...) est porté à ébullition. La vapeur qui est alors produite contient davantage de concentration d'alcool que lors du mélange d'avant (car l'alcool bout dès 78°C et l'eau à 100°C seulement). La vapeur s'élève par le col de cygne et refroidit lorsqu'elle accède dans le réfrigérant où elle se condense et s'égoutte, désormais plus alcoolisée qu'auparavant.
Les premières gouttes qui s'écoulent par le réfrigérant sont appelées tête de distillation et doivent être écartées car elles contiennent des substances toxiques. Ce n'est que lorsque l'alcool buvable s'égoutte par le réfrigérant que le distillat sent bon et se déguste : c'est le coeur du distillat.
Lorsque enfin le distillat commence à se délayer et son goût à s'affadir, il est temps de fractionnerla fin du distillat appelée queue de distillation. L'élimination de la "tête" se fait à l'aide d'un thermomètre, installé au chapiteau de l'alambic, ou bien par l'odorat.