Galériens et bagnards mottiérois

Pendant des siècles, la galère a été le principal navire de combat. Sous Louis XIV, Colbert va créer "La Royale" (La Marine Nationale Française) basée à Toulon, dont les galères, armées de canons à l'avant et à l'arrière sont propulsées par des rameurs, "la chiourme". Ces galériens, des esclaves turcs, des prisonniers de droit commun, des faux sauniers (contrebande du sel), de simples vagabonds, des condamnés à mort qui ont vu leur peine commuée en peine de galères, vivent et dorment dans la puanteur, enchaînés sur leur banc.

C'est le 27 septembre 1748 qu'une ordonnance de Louis XV, supprime "les galères" qui sont remplacées par "le bagne" où les forçats travaillent sur terre aux arsenaux de Rochefort, Brest ou Toulon puis plus tard dans les bagnes coloniaux comme Cayenne.

Nous avons retrouvé trois condamnés mottiérois dans les archives des galères et bagne de Toulon.

Archives des Galères 1692 - 1749 (archives du service historique de la marine à Toulon)

Benoit FERRAND, fils de Claude et Thoinette TRU de Moustier en Dauphiné, 27 ans, bonne taille, cheveux bruns, visage ovale condamné par "arrest" du parlement de Grenoble le 8 février 1706 pour "faussonage" - trois  ans - mort à l'hôpital le 27 avril 1706.

Le 8 février 1706, Benoit Ferrand, journalier habitant au Mottier, François Reynaud, cavalier dans le régiment de Bourbon, natif de Montauban et Vincent Douillet, travailleur à la terre natif de Champier, convaincus de faux saunage sont condamnés à trois ans de galères et à une amende de trois cents livres chacun. Leurs sels saisis sont submergés, leurs harnais, chevaux, mousquet, pistolet et fouet confisqués. Vincent Douillet, après avoir purgé sa peine, rentre au pays et fait souche à Bizonnes.

Galériens et bagnards du Nord-Isère 1750 - 1793

Claude FERRAND fils de feu Claude et feue Claudine Laurenssin marié à Anne Malin, journalier natif de Moutier diocèse de Grenoble, âgé de 50 ans, taille moyenne, cheveux-barbe-sourcils bruns, visage ovale, yeux ronds, nez gros, condamné par le Parlement de Grenoble, le 6 août 1757 à vie. Porté au n° 2758, mort ou libéré à Toulon.

Claude Ferrand naît au Mottier, le 16 novembre 1713 dans une famille de 10 enfants (6 frères et 3 soeurs). Il se marie à Commelle le 21 janvier 1740 avec Anne Mallein. Ils auront une fille, Marie, née à Commelle le 18 décembre 1746 et un fils, Pierre, né à Commelle le 13 novembre 1751.

Pierre PRUDHOMME dit la Galuche, fils de Claide et de feue (il ne se souvient pas des noms et surnoms), garçon peigneur de chanvre, 29 ans natif du Moutier en Dauphiné, taille moyenne, visage rond creusé de petite vérole, nez bien fait, barbe blonde, cheveux-sourcils châtains clairs, yeux bruns, condamné à Valence par l'élection du conseil le 28 juillet 1764 pour contrebande de tabac à 5 ans, mort ou libéré à Toulon.

Pierre Prudhomme est né au Mottier le 23 octobre 1734, fils de Claude et de Marie Saillet, 2 frères et 3 soeurs, pas de trace de mariage, ni de descendance au Mottier.

Les relevés aux archives des galères ont été effectués par Marcel Charvet de Saint-Martin d'Hères, descendant de Vincent Douillet.